EKANGA CLAUDE WILFRIED
Quand tu dis à un Camerounais : « Paul Biya est une catastrophe naturelle d’une médiocrité infinie », il te rétorque : « Il faut respecter tes aînés hein, c’est quoi ce mépris ! »
En fait, ça lui fait plus mal d’entendre que Paul Biya est médiocre, que de voir le même Paul Biya dépenser 25 millions en une seule nuit dans une chambre à Genève ; ça le dérange davantage de voir qu’on accuse son demi-dieu d’incompétence chronique, que de voir les 4 enfants morts à Wollorde par manque d’eau, pendant que la fille de l’autre claque 400 dollars (environ 200 000 FCFA) pour un seul trajet en taxi.
Quelqu’un peut m’expliquer en quoi c’est respectueux de cambrioler 3000 milliards de francs pour une CAN qui d’ailleurs finit par être retirée ? Sérieusement : qu’est-ce qui est pire ? Dire qu’un nul est nul, ou bien voler autant d’argent pendant que la panne d’un seul transformateur coupe la lumière à Douala, à Bafoussam, à Dschang, et à Yaoundé comme la semaine dernière ?
Que se passe-t-il au juste dans la tête de ces « patriotes » en peau d’arachide ?
La simple question « Où est même Paul Biya ? » vous énerve plus que les recettes pétrolières de 2017 évaporées dans la nature par le régime, pendant qu’en pleine capitale des enfants font encore l’école sous l’arbre. Faut-il se faire du souci pour votre santé mentale ?
Vous résumez le respect dans les mots (qu’on peut balancer à tout va), ou dans les actes (qui eux, traversent le temps) ? Pourquoi êtes-vous incapables de voir le seul, l’unique individu qui vous chosifie, vous méprise et se moque de vous au quotidien ?
Maurice Kamto ne vous a jamais insultés, il n’a jamais insulté Paul Biya. Et pourtant, non seulement vous l’insultez à tour de bras, mais Paul Biya lui-même insulte les Camerounais (« apprentis sorciers » etc.), comme si ça ne suffisait pas d’avoir privatisé l’argent public depuis 4 décades.
Fidel Castro n’avait que 28 ans quand il s’est attaqué au régime de Fulgencio Baptista en 1953 à la caserne de La Moncada. Parce qu’il en avait marre de voir un président indigne torpiller les ressources nationales au profit de la puissance impérialiste étasunienne — Exactement comme le fait Paul Biya avec sa marraine la France —. Et Martin Luther King n’a pas attendu l’amour du président John F. Kennedy pour l’interpeller sur le mépris racial aux États-Unis, au péril de sa vie.
Il avait 34 ans lors de son célébrissime discours « I Have a Dream » devant le Lincoln Mémorial à Washington en 1963
Pour ma part, « I have a Dream » que nous n’aurons plus jamais une erreur de l’histoire du niveau de Biya. C’est un chapitre à oublier. Le Coronavirus gagne du terrain dans le pays, et le voilà qui vous « respecte » par une absence luciférienne. Mais comme des moutons vous suivez celui qui vous conduit à l’abattoir.
Et sans leur capitaine, voilà vos ministres qui deviennent fous sous vos yeux, chacun hors-sujet à sa manière : Atanga Nji est occupé à jalouser les fonds de Survie Cameroun avec deux yeux sortis de leurs orbites, Famé Ndongo estime qu’il a été nommé pour répondre aux lettres de Maurice Kamto sur Facebook, et Manaouda Malachie (qu’on a pris au sérieux au départ) vous dit que l’hôpital de Yassa a reçu une enveloppe de l’État pour réaliser des prises en charge gratuites, alors que le DG de la structure martèle le contraire. Le pays n’est pas gouverné !
Si les Camerounais descendent dans la rue pour réclamer que Paul Biya (qu’ils ont apparemment « élu ») se montre et prenne ses responsabilités, l’on enverra la police faire les gros bras. Preuve qu’en plus de tout ceci, ce n’est même pas un État de droit ! (Une autre méprise).
Pourtant c’est ce qu’il faudrait faire. Manifester pour demander des comptes au coupable principal. C’est même la définition originelle de la liberté : la démocratie directe. En temps normal, ça ne se débat même pas ! Le Cameroun n’est pas une monarchie ni un empire. C’est une RÉPUBLIQUE !
Et dans une république, le supposé chef est comptable devant la Nation, que ça lui plaise ou pas. Valsera disait : « Le peuple a la force du nombre, il peut te donner tort ».
Et il n’avait pas tort.
EKANGA CLAUDE WILFRIED
(Les Animaux anthropomorphes)
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