Par Jean-Michel Atangana, Journaliste Politique
Dans un contexte politique tendu au Cameroun, les récentes déclarations de Dieudonné Zang, président du bureau de la section RDPC Nyong-et-So’o, jettent une nouvelle lumière sur la controverse entourant la plainte déposée par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Lors d’une interview exclusive, le leader politique n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette action juridique de « non-événement » et remettant en question les motivations profondes de ses initiateurs.
Une réunion qui fait débat
La scène se déroule dans la maison des fêtes, lieu traditionnel des rassemblements depuis la création de l’association. C’est dans ce cadre familier que Dieudonné Zang a choisi d’aborder la question brûlante de l’action en justice intentée contre les membres du Conseil constitutionnel. « Cette réunion avait pour objectif principal de répondre aux interrogations concernant les mouvements pour la renaissance du Cameroun et les procédures juridiques en cours », explique-t-il, soulignant la diversité des participants venus d’horizons politiques variés.
Une motion contestée
Au cœur des discussions, une motion de soutien à Paul Biya a cristallisé l’attention, notamment en raison de l’absence remarquée de certaines figures clés. « La motion a été signée par le président élu Fouda et un autre responsable », précise Zang, laissant planer un doute sur la représentativité de cette initiative. La réunion, qui s’est tenue au siège du RDPC le 27 octobre, a révélé les tensions sous-jacentes au sein de l’establishment politique.
Une analyse comparative percutante
Dans son analyse de la situation, Dieudonné Zang n’hésite pas à établir des parallèles internationaux. « Regardez ce qui se passe aux États-Unis ou en France en matière constitutionnelle », argue-t-il, « notre situation ne mérite pas tout ce tapage médiatique. » Cette comparaison internationale vient appuyer sa position selon laquelle la plainte du MRC relève davantage de la manœuvre politique que d’une véritable préoccupation constitutionnelle.
Une critique acerbe du système judiciaire
Le président de la section RDPC ne s’arrête pas là dans ses observations. Il porte un regard particulièrement critique sur le président actuel de la Cour constitutionnelle en France, qu’il décrit comme « un socialiste représentant des intérêts tribaux spécifiques ». Cette charge frontale soulève des questions sur l’impartialité des institutions judiciaires et leur rôle dans le processus démocratique.
Les enjeux de l’adhésion politique
La question des changements d’affiliation politique occupe également une place centrale dans le discours de Zang. « Les personnes nommées à des postes clés ont dû démissionner de leurs partis respectifs », affirme-t-il, remettant en cause la notion même de « candidat idéal » dans le contexte politique actuel. Cette observation soulève des questions fondamentales sur la loyauté politique et l’intégrité des nominations.
Un appel à l’unité
Malgré les divergences politiques évidentes, Dieudonné Zang insiste sur l’importance de maintenir l’unité nationale. « Le soutien communautaire et la paix sociale doivent prévaloir sur les querelles politiques », martèle-t-il, tout en critiquant ceux qui, selon lui, négligent leurs responsabilités au profit d’agenda politiques personnels.
La légitimité du MRC en question
L’un des points les plus saillants de l’intervention de Zang concerne la légitimité même du MRC. « Ils se présentent comme une association de développement, mais leurs actions sont clairement politiques », affirme-t-il avec force. Il lance un défi aux dirigeants du MRC, les appelant à assumer la responsabilité de leurs actes et à justifier leurs allégations devant l’opinion publique.
Les implications juridiques
Le débat prend une tournure plus technique lorsqu’il aborde les aspects juridiques de l’affaire. La non-conformité présumée de Clément à Tangana à l’article 23, section 1 du statut légal, soulève des questions sur la validité même de la procédure. La réponse de l’avocat de la défense, publiée dans Cameroun Tribune, laisse présager une bataille juridique qui pourrait s’étendre sur plusieurs mois.
Conclusion
En qualifiant la plainte du MRC de « non-événement », Dieudonné Zang pose les jalons d’un débat plus large sur l’avenir politique du Cameroun. Entre enjeux de développement local et manœuvres politiques nationales, cette affaire révèle les tensions qui traversent la société camerounaise. Reste à voir comment ces événements influenceront l’évolution du paysage politique dans les mois à venir.