
L’affaire de la mort de Martinez Zogo, journaliste camerounais, a suscité une forte émotion dans le pays ainsi que chez les Camerounais de la diaspora. Le 1er février, une vingtaine de personnalités camerounaises ont publié une tribune dans le quotidien français Le Monde intitulée « Comment vivre ensemble au Cameroun aujourd’hui et demain sans s’entretuer ». Les signataires, parmi lesquels se trouvent des avocats, des journalistes, des patrons de presse, un ancien candidat à la présidence et Louis Magloire, dénoncent la tournure violente du débat public au Cameroun, qui menacerait la stabilité du pays.
Selon Kemayou, qui est également signataire de cette tribune, l’âge avancé du président Biya signifie que nous sommes plus proches de la fin de son régime que de son début. Dans ce contexte, des luttes de clan ont lieu, ce qui fragilise encore plus le tissu social déjà atteint par la guerre dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, le tribalisme et d’autres luttes marginalisantes et violentes.
Kemayou ne donne pas de noms, mais explique que la bataille se mène autour du président Biya parmi les personnes qu’il a nommées pour codiriger le pays avec lui. Les différents clans sont en compétition pour savoir lequel d’entre eux pourra conserver le pouvoir en cas de départ de Biya. Cependant, ces rivalités violentes entre les clans ne doivent pas entraîner la mort de personnes, ce qui est ce qui s’est passé avec Martinez Zogo.
En tant que Camerounais et journalistes, les signataires de la tribune ne pouvaient rester indifférents face à cette situation. Ils ont déjà observé des arrestations arbitraires de journalistes et des assassinats, et pensent que si la succession de Biya devait prendre cette forme de son vivant, il est important de tirer la sonnette d’alarme pour que tout le monde prenne ses responsabilités.
L’affaire Martinez Zogo est particulièrement préoccupante en raison de l’utilisation de moyens d’État pour le faire disparaître et le tuer. Les signataires demandent une enquête rapide et impartiale pour faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé et rendre justice à Martinez Zogo.
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