AU SUJET DU DÉCÈS DE MAÎTRE SOUOP : J’ACCUSE NOTRE LÂCHETÉ

par Boris Bertolt

AU SUJET DU DÉCÈS DE MAÎTRE SOUOP : J’ACCUSE NOTRE LÂCHETÉ  par Boris Bertolt
AU SUJET DU DÉCÈS DE MAÎTRE SOUOP : J’ACCUSE NOTRE LÂCHETÉ par Boris Bertolt

Certains Camerounais découvrent avec le décès de maître Sylvain SOUOP la dureté du système sanitaire au Cameroun. L’incompétence de structures censées protéger des vies. La nécro politique dans son aspect le moins visible.

La mort de Maître Sylvain Souop Syl nous interpelle tous. Que vous soyez pro Biya ou anti Biya voir antisystème la question fondamentale est celle de savoir que valent nos vies ? La vie de vos parents, de vos frères, de vos sœurs, dans un pays où les hôpitaux sont devenus des mouroirs. Le décès de maître Sylvain SOUOP à la suite d’une simple fracture du bras témoigne de la mort quotidienne qui plane sur nos vies et celles de nos familles.

Je vois très bien l’émotion suscitée par le décès de cet homme brillant, élégant, éloquent, fin et raffiné. Je lis également les thèses du complot qui prospèrent. S’agissant de ce dernier aspect compte tenu du contexte politique et la barbarie systématique à laquelle s’illustre le régime de Biya on ne saura totalement l’exclure. D’ailleurs, je pense qu’en organisation sérieuse, le MRC devrait exiger une autopsie pour connaître les causes exactes du décès et permettre d’établir clairement les responsabilités.

Cependant, je ne me laisserai pas guider par mes émotions parce que la tragédie à laquelle fait face la famille de Sylvain SOUOP, le barreau du Cameroun, le MRC et ses alliés, je suis passé par là à deux reprises.

Certains n’ont pas souvent compris ma colère et ma détermination à transformer ce pays. Elles reposent sur une chose : une tragédie familiale. Celle de ma famille. Des douleurs profondes qui me rongent au point où je pleure seul quand beaucoup de Camerounais dorment paisiblement.

Mon père et ma mère sont décédés dans des circonstances dramatiques, grotesques, ubuesques du fait de l’absence de matériel dans les hôpitaux et l’incompétence des infirmières. Il faut perdre jeune ses deux parents dans un intervalle réduit, dans des circonstances pareilles pour comprendre mes douleurs, nos douleurs. C’est pourquoi je compatis à celles de la famille de maître SOUOP, aux souffrances de ses enfants à qui j’adresse mes condoléances les plus attristées.

Mais je ne saurai me limiter à l’émotion et vous de mêmes. Car si nous pouvons perdre tant de vies pour des bras cassés, des fractures ou des maux de ventre c’est parce que nous avons longtemps accepté avoir des dirigeants plus préoccupés par l’enrichissement personnel plutôt que d’accomplir leur devoir : protéger leurs concitoyens.

Eux-mêmes préfèrent se soigner dans les hôpitaux occidentaux. Le cas du président du Sénat, Niat Njifendji est le plus illustrating. Lui qui est alité dans un hôpital en Europe depuis des mois au point où il n’a pas assisté à la cérémonie de présentation des vœux à Paul Biya.

Notre silence en tant que citoyen nous rend coupable du décès de maître SOUOP. Car c’est parce que pendant longtemps nous avons accepté que nos hôpitaux soient sans seringues, sans poches de sang, sans matériel d’anesthésie, que des étudiants entrent au CUSS sans composer, que des infirmières soient recrutées du fait de leurs affinités que tous les jours nos pères, nos mères, nos amis, nos oncles, nos tantes décèdent fortuitement. Croyez-moi le prêtre qui célèbre l’enterrement vous dira qu’ils ont été rappelés à Dieu. Non c’est faux. Notre société les a livrés à Dieu.

Aujourd’hui, vu l’émoi suscité par cette nouvelle tragédie, chacun de nous devrait se poser la question de savoir à qui le tour. La mort dans nos hôpitaux n’a pas d’ethnie, de race ou de classe sociale. Elle frappe à toutes les portes sans distinction à cause de notre lâcheté.

Je refuse d’être lâche. Je refuse de me soumettre à cette necro politique, je refuse de voir de nouveau mes proches mourir gratuitement dans un hôpital, je refuse la servitude.

L’un des combats de maître SOUOP c’était pour que ce pays change. Loin des émotions, le respect de sa mémoire consiste à poursuivre cette lutte pour que des bébés ne meurent plus dans des hôpitaux faute de couveuses ou un célèbre avocat ne nous quitte plus à cause d’un bras cassé.

Nos souffrances, nos douleurs doivent avoir une fin.

Adios dominus SOUOP.

La lutte continue.

BORIS BERTOLT

Source: https://www.facebook.com

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