Le débat religieux en Afrique, JOYEUX NOËL OU NOYEZ JOËL ?

CLAUDE WILFRIED

Le débat religieux en Afrique, JOYEUX NOËL OU NOYEZ JOËL? CLAUDE WILFRIED
Le débat religieux en Afrique, JOYEUX NOËL OU NOYEZ JOËL? CLAUDE WILFRIED

Vous avez remarqué (en commençant par vous-mêmes) que les Africains sont incapables de discuter religion sans finir sur le ring.

D’un côté il y a ceux qui défendent Dieu mordicus comme si Dieu, s’il est bien là, était un mineur incapable de descendre se défendre lui-même. De l’autre, ceux qui piétinent l’idée même de Dieu comme s’ils étaient là à la formation de l’Univers et peuvent dire avec certitude, photos et vidéos à l’appui, ce qui s’est passé depuis le Big-Bang. Et bienvenu dans un combat de coqs pour le prix d’une dent.

Le problème de la religion en Afrique se résume donc en un seul virus : l’extrémisme. Au lieu d’un juste milieu, on a plutôt deux extrêmes qui s’affrontent.

CHIEN

L’Africain croyant est prisonnier du dogme. Il s’est interdit de questionner ce qui lui a été enseigné de la Bible ou du Coran. Pour lui, le simple fait que ce soit écrit dans le livre est la preuve que ça s’est vraiment passé ainsi. Il n’y a rien à ajouter, rien à retirer. Tout est vrai, puisque le livre est sacré, et un livre saint ne saurait mentir. Et ce même si les deux livres ne sont pas toujours d’accord entre eux, ou que chacun semble présenter des contradictions internes.

Exemple 1 : Quel enfant Abraham allait-il sacrifier (entre Ismaël et Isaac) ?

Exemple 2 : l’âge biblique de l’humanité (environ 6000 ans) ou l’âge révélé par les sciences du terrain (plus de 100 000 ans, sur les 13 milliards d’années de l’Univers)?

Nous sommes obligés d’admettre que si chacun donne des noms différents à l’enfant que Dieu demanda en sacrifice, c’est que l’un des deux livres se trompe (ou n’est pas à prendre à la lettre). Or, quand vous débattez avec un Africain religieux, il n’a pas ce recul-là. L’idée même que le livre auquel il est accroché depuis son enfance puisse contenir des erreurs le terrifie comme une jeune fille dans une morgue. Et il finit par oublier que la vérité se fiche de nos états d’âme personnels.

A ses yeux, vous êtes plutôt un païen, un damné, quelqu’un chez qui Beelzebul a loué une chambre et qu’il faut sauver du châtiment éternel. Comment pensez-vous avoir une discussion sereine lorsque vous vous estimez déjà meilleur que votre vis-à-vis? L’idée qu’il soit un « perdu » contrairement à vous conditionne déjà votre attitude. Vous ne prendrez aucun de ses arguments au sérieux, car vous n’êtes pas là pour apprendre de lui; vous êtes le médecin venu le soigner, point final.

CHAT

Au IVème siècle de notre ère, l’empereur Aurélien décida que le jour du Soleil serait désormais consacré à la naissance du Christ. Ce jour tombait au solstice d’hiver, c’est-à-dire le jour le plus court, et c’était le 25 décembre. Il le baptisa : « Dies Natalis Solis Invicti » (« Jour de la Naissance du Soleil invaincu ». Et c’est du mot « Natalis » qu’est venu « Nativité », donc « Noël ». Voici un exemple de fait historique qui ne s’encombre pas de nos croyances.

Le problème ici, c’est que l’Africain non-croyant va utiliser ces faits pour narguer les autres en leur disant : « En fait, vous célébrez le Dieu Soleil et non Jésus ». Or c’est faux, car on peut tout aussi bien considérer que ce fut une excellente chose de mettre fin à une fête païenne pour la transformer en un jour sacré. Puisqu’aucun de nous n’était présent à la naissance du présumé Messie, il fallait bien choisir une date dans l’année, et quoi de plus symbolique que ce même jour.

C’est pour cette raison que dans l’iconographie du Moyen-Âge, le Christ a toujours la tête entourée d’une auréole. Car pour les Chrétiens, il est la lumière, le soleil ultime.

Par ailleurs, beaucoup semblent confondre la question de Dieu avec les contradictions humaines. S’il est vrai que les Portugais se sont servi des textes (la malédiction de Canaan) pour légitimer l’esclavage (sous la bénédiction du Pape Nicolas V), que Aïcha la femme de Mohammed avait moins de 7 ans à leur mariage, que Hitler avait pour devise « Gott mit uns » (« Dieu avec nous »), cela ne devrait pas être confondu avec le message véhiculé par les textes eux-mêmes. Car c’est du contenu qu’on débat, pas de ce qu’en font les utilisateurs.

C’est à ce test que les Africains non-croyants échouent le plus. Très souvent, ils manquent de pédagogie, ne savant pas converser dans le respect de la religion de l’autre, et procèdent plutôt par raillerie. Pour eux, les croyants sont des aliénés qu’il faut sortir de l’obscurantisme. Ils sont persuadés de tout savoir, d’être les auteurs de leur propre existence (« Ni Dieu, ni maître » comme disait Sartre) alors qu’aucun de nous n’a choisi ni son lieu et date de naissance, ni ne sait quand il quittera cette vie.
Et cet autre extrême a pour conséquence une arrogance de tous les instants, totalement contraire à l’esprit d’un vrai débat.

SOURIS

La seule vérité, c’est que nous ne savons pas. Y’a-t-il un Dieu ? cela ne dépend pas de nous du tout ! Quand nous sommes nés, l’Univers existait déjà, et il n’a pas demandé notre avis. Nous ne sommes qu’un grain dans l’immensité galactique et si Dieu existe, il nous le fera savoir un jour, que nous le voulions ou non. Et s’il n’y a personne, tant pis pour nous. Dans 5 milliards d’années, le Soleil (le vrai) aura épuisé tout son carburant d’hydrogène et d’hélium et se dilatera dans une explosion stellaire, anéantissant les trois planètes les plus proches (Mercure, Venus, la Terre). C’est le cycle du cosmos, tout bêtement.

Nous ne pouvons donc que spéculer comme dans Parifoot et se dire qu’on espère quand même que Dieu (ou quelqu’un) soit là. Car cela rend l’idée de la mort beaucoup moins effrayante et irréversible.

D’un point de vue géopolitique, l’approche est différente, et avec plus de pédagogie, nous finirions par nous entendre. Car il est clair qu’un continent aussi riche en histoire ne saurait complètement oublier ses spiritualités pour épouser les us d’autres peuples. Si nous étions là en premier (berceau de l’humanité), cela signifie que nos cultures ont au moins autant de valeur que celles qui sont arrivées après nous. Donc, l’Africain qui prend sa spiritualité ancestrale comme de la « sorcellerie » alors qu’il va à la Mecque faire des photos devant un gros caillou, ou qu’il s’agenouille à Rome devant le crâne des ancêtres des autres … est bel et bien un aliéné.

Pour vivre en harmonie, il ne s’agit pas de voir le monde de la même manière, mais d’accepter que d’autres voient le monde autrement, et de les aimer comme ça. C’est dans les désaccords que l’on mesure la fraternité véritable. Et si tu crois vraiment en un Dieu suprême, c’est surtout chez toi qu’on devrait constater le plus de tolérance, de paix et d’amour.

La paix sur vous

La paix sur vous

La paix sur vous

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

(La bonne nouvelle c’est que dans 5 milliards d’années maximum, nous serons fixés. J’ai hâte !)

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