LES DEUX CRIMES QUI STRUCTURENT NOTRE HISTOIRE

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Nous ne connaissons pas notre histoire. La tyrannie ne veut pas que nous connaissions notre histoire. Elle vit de cette ignorance. Car si notre peuple se connaissait, c’est-à-dire s’il lui était enseigné son histoire, il saurait que deux crimes ont toujours été commis en son cœur, et cela, de manière répétitive, 1) la trahison, et la première trahison enregistrée, c’est-à-dire consignée dans des textes, est celle du sultan Njoya, en 1914, 2) le génocide, et ceux-ci ont commencé exactement en 1956, contre les Bassa, avant de prendre les Bamiléké (1959-1970), les Anglophones (2017), génocides sur lesquels on devrait ajouter le massacre contre les Nordistes le 1 mai 1984. Ces deux crimes odieux, la trahison et le génocide, ont la particularité d’être commis pour le premier, toujours et toujours contre le leader a prétention nationale, je répète a prétention nationale, et pour le second, contre les mêmes tribus, c’est-à-dire contre les gens qui sont originaires de ce que l’on devrait appeler le Grand Ouest – Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest, bien spécifiquement. Deux choses fixes, deux crimes fixes qui ont comme j’ai dit, la particularité d’être répétitifs, 1) la trahison, et 2) le génocide. La trahison est posée par un qui est en position de faiblesse, et le génocide est commis par un qui est en position de force, et se sent menacé. Le premier est donc un crime d’impuissance, le second est un crime d’un qui sent sa force lui échapper, et transforme celle-ci en violence – toujours contre le même peuple. Trahison d’une part, et génocide d’autre part. Deux visages de la même relation au pouvoir – d’une part, à partir de l’impuissance, d’autre part à partir de la tyrannie. Vous avez compris que les deux crimes ont entre eux une relation moins horizontale que verticale. Ils puisent donc dans le socle de ce qu’on appelle les ressentiments – haine, jalousie, peur, envie, etc. Les ressentiments sont d’autant plus développés que notre pays est clos, c’est-à-dire est la tyrannie la plus vieille d’Afrique, elle qui date de 1956. Les ressentiments se ressentent encore plus follement en prison, car c’est évidemment un lieu clos, ou donc l’on est livré à la bonté des autres.

Le Cameroun est un laboratoire des ressentiments: vous avez deux Camerounais en route, à l’étranger, il y’a beaucoup de probabilités qu’ils ne se saluent pas – l’exemple des écrivains, des sportifs etc. est révélateur ici -, et bien au contraire, soient plus à l’aise avec les Ivoiriens, les Sénégalais, etc. Regardez Eto’o et Mboma! Croyez-vous que les écrivains camerounais sont mes amis? Imaginez donc que Beyala soit mon amie! Ou Miano? Quelle blague! En contrepartie, il suffit de voir l’embouteillage camerounais derrière les politiciens sénégalais, ivoiriens, guinéens, etc. C’est comme si notre pays était le seul à fabriquer des conseillers et des communicants politiques, quant au Cameroun même, cette fonction est soit mono-tribale (Bulu, vu que le pouvoir est Bulu), soit française. Pays extraverti, parce que clos, parce que fermé. On revient donc sur les ressentiments comme force structurant les relations entre Camerounais, et sur la prison comme lieu de leur expérimentation idoine. Voyez donc la parole de Paul Eric Kingue a sa sortie de prison, sa parole sur celui dont il était le porte-parole, Maurice Kamto, et vous comprendrez ce dont il s’agit ici. Personnellement je lis les propos de plusieurs des prisonniers que j’ai aidés avec étonnement, mais ceux qui reviennent avec un assaut qui m’étonnait déjà quand jetait en prison, sont ceux de David Eboutou. Apres tout c’est lui l’origine de la propagande par le miroir appelée ‘génocide des bulu’, qui a fait quelques-uns d’ailleurs contacter mon employeur. Je ne vis pas au Cameroun, mais les médias y ont tout de même fait la fête de mon nom pendant des mois – radios, télés, etc. Un véritable festin de la haine, pour couvrir le génocide qui avait lieu en même temps au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, zone du génocide. Ce ne sont pas des choses anodines ici, car l’on parle en même temps de génocide et de coup de couteau dans le dos, par une personne que j’ai aidée en prison – de trahison et de génocide donc -, car il y’a eu extrapolation dans une des campagnes les plus nauséabondes qui soient et aient jamais été menée dans notre pays – ‘génocide des bulu’ -, au moment ou un génocide avait lieu au Noso.

La trahison se passe contre une personne a prétention nationale, et le génocide contre une région qui depuis 1956 est exclue de l’ordre du pouvoir – le Grand Ouest. Voilà les deux crimes fondateurs de notre pays, et qui structurent les relations entre Camerounais comme étant des relations de ressentiment – la bamiphobie, je l’ai déjà dit, est le nexus de ces ressentiments, qui ont de nombreuses extrapolations. Devant ces deux crimes, la réaction de mes compatriotes est toujours la suivante, ‘laisse’, mais justement laisser a permis la répétition du génocide depuis 1956, et de la trahison depuis 1914. Crimes profonds, qui sont les deux valves du cœur de notre histoire tyrannique. Regardez les réactions devant Maurice Kamto, quand il a fait le récit de son incarcération, et vous allez vous rendre compte que les deux crimes se sont ici réunis autour d’une personne. Il en est de même de moi, si je peux dire – Bamiléké est ici le nom de la culpabilité. Car il faut bien venir à la question de Kamto – ‘ma foi, de quoi m’accuse-t-on?’ Question de la victime de ce double crime, qui est génocidée autant que trahie. Le problème ici évidemment est que Maurice Kamto est un avocat, alors, depuis quand accuse-t-on un avocat dont le travail est de défendre la victime? Le problème est que je suis un écrivain. Depuis quand accuse-t-on un écrivain, dont le travail est de dire la vérité? Devant ces deux crimes, parce que la réaction de mes compatriotes est de demander de laisser, ces crimes ne sont pas seulement répétés, mais la culture de l’impunité s’installe, et notre pays devient la plantation de l’injustice. L’avocat, l’écrivain, sont nécessairement traînés dans la boue parce qu’ils sont Bamiléké, par des gens du pouvoir, par une tribu, les Bulu, qui s’arroge le droit de gouverner, et donc de dire la vérité. Le mal est a racine – c’est que ce pouvoir cultive la perfidie et la petitesse, ce dont la trahison et le génocide se nourrissent. La perfidie et la petitesse sont des crimes d’esclaves, et la culture qu’elle produit, la culture des ressentiments, est elle aussi une culture d’esclaves – de gens nés sans caleçon comme je les appelle -, et ce régime, depuis 1956, nous traite comme, et veut faire de nous des esclaves, pour prolonger éternellement la durée de sa tyrannie.

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